Extrait du journal

• On parle trop de remaniements ministériels pour qu’on puisse y Vroirc. Un ministre ne quitte son ^portefeuille que quand on le lui a littéralement scié sous le bras. Si un vote catégorique n’avait pas précipité Clemenceau de son banc de président du Conseil, jamais il ne so serait décidé à démissionner. Ses Collaborateurs du ministère tenaient si fort à leurs places, qu’ils l’ont laissé partir tout seul, sans se croire obligés de s’associer à sa disgrâce. 111 en sera de même du cabinet Briand. M. Viviani peut être mlIcantent des mesures prises contre les cheminots. Il peut trouver très mauvais qu’on les ait mobilisés pour une période de vingt et un 'jours, dont quinze devaient se passer en pourparlers. Mais, tout fâché qu’il est, il ne voit pas de raisons de s’en aller. . I M. René Renoult, sous-secrétaire tl’Etat aux finances, qui devait suivre dans sa retraite volontaire le ministre du travail devenu le ministre du chômage, ne s’en ira pas davantage. D’abord, parce qu’il n’en a aucune envie. En second lieu, parce qu’il est l’ami et l’avocat ordinaire du bijoutier en toc Mascubaud, sous la protection duquel M. Briand a banqueté tout récemment. Or, on ne rompt pas de gaieté de cœur de pareilles attaches. Le seul membre du cabinet dont la retraite paraît à peu près certaine est M. Ruau, parce qu’on ne peut pas l’extraire tous les matins de sa maison de santé pour le faire assister au Conseil. Et encore! Nous avons eu, en effet, des ministres atteints d’aliénation mentale qui n’en ont pas mains continué à fabriquer des lois que le Parlement n’hésitait pas à voter....